La fissure anale
La fissure anale est une déchirure de la peau du canal anal habituellement responsable d’une douleur anale rythmée par la défécation. . C’est une pathologie très fréquente responsable de douleur intense de la région anale.
Lorsqu’elle est chronique, elle peut s’accompagner d’un repli de chair la recouvrant en partie (marisque) ou d’une papille hypertrophique (formation de chair intracanalaire anal).
Les fissures anales s’observent plus souvent chez les sujets jeunes, avant 60 ans et sont plus fréquentes chez les femmes. Elles correspondent à une déchirure du canal anal provoquée parles contractions répétées du sphincter interne qui est un muscle entourant l’anus et qui sert à la continence.
Les fissures anales existent également chez le jeune enfant mais la guérison est généralement obtenue sans traitement chirurgical. La déchirure du canal anal se produit lors d’un effort de défécation.
Elle peut se compliquer d’un abcès anal. La fissure non compliquée est cependant une maladie bénigne qui n‘impose pas systématiquement d’être traitée chirurgicalement.
– Constipation répétées et émission de selles dures.
– Une diarrhée prolongée.
– Maladies Inflammatoires chroniques intestinales (exp : maladie de crohn)
– D’accompagnement aux hémorroïdes.
– Blessures de la peau anale / pratique sexuelle : la sodomie.
Le principal symptôme est une douleur qui évolue typiquement en 3 temps. Elle apparaît lors du passage des selles, s’efface quelques minutes pour ensuite devenir intense et durer plusieurs heures. Il s’agit souvent d’une douleur intolérable accompagnée quelques fois par des petits saignements.
L’examen clinique réalisé par le médecin est souvent impossible compte tenu de la douleur qu’il occasionne et c’est grâce à l’interrogatoire et aux caractéristiques de la douleur que le diagnostic sera fait. La fissure anale siège le plus souvent sur le versant postérieur du canal anal et peut évoluer par plusieurs poussées successives pour devenir chronique. Elles peuvent se compliquer d’infection avec l’apparition d’un abcès
En cas d’échec du traitement médical, lorsque la fissure est responsable de douleurs importantes et répétées ou lorsque la fissure est associée à des complications, la prise en charge chirurgicale peut devenir la solution.
Il existe plusieurs techniques chirurgicales qui peuvent ou non associer à des degrés divers une section du sphincter anal (muscle de l’anus), l’ablation de la fissure et/ou un geste de reconstruction appelée anoplastie.
La fissurectomie avec anoplastie muqueuse a pour but d’enlever la fissure sans réaliser de lésion sphinctérienne. De plus, elle permet de retirer dans le même temps les formations associées (marisque, papille hypertrophique).
Cette technique est connue et pratiquée depuis de nombreuses années sur un nombre important de patients. Le risque de récidive est estimé à moins de 10%.
Il s’agit d’une intervention chirurgicale réalisée au bloc opératoire sous anesthésie générale ou loco-régionale (ce choix se discute avec le médecin anesthésiste lors de votre consultation de pré-anesthésie mais ne modifie en rien le geste opératoire lui-même).
Cette intervention consiste à enlever au niveau du pôle postérieur de l’anus une languette de peau au milieu de laquelle se trouve la fissure (« fissurectomie ») avec un recouvrement partiel de la plaie par une petite partie de la muqueuse (revêtement interne) du rectum (=« anoplastie muqueuse »). Il n’y a pas de section associée du sphincter anal sauf en cas d’hypertonie sphinctérienne (sphinctérolye).
Le but est de remplacer la peau malade fissurée par un autre revêtement en meilleur état.
Classiquement, une douleur peut être présente en post-opératoire pendant quelques jours même si dans la plupart des cas cette douleur est inférieure à celle qui existait avant l’intervention. Des suintements sont habituels après l’intervention, de même que de minimes saignements et ils persistent habituellement tant que la plaie n’est pas cicatrisée.
Les soins post-opératoires sont simples (nettoyage avec un savon ou un antiseptique à la douche ou en bains de siège, application éventuelle de crème ou de pommade…) et le plus souvent ne nécessitent pas l’intervention d’une infirmière.
Un retard de cicatrisation peut se produire. Les plaies cicatrisent habituellement en 4 à 8 semaines. D’exceptionnels troubles de la continence sont rapportés. Les troubles de la continence peuvent être favorisés par des anomalies préalables, secondaire notamment à des accouchements difficiles, à des troubles du transit ou des antécédents de chirurgie proctologique. Ils peuvent exister avant la chirurgie.
N’hésitez pas à en parler à votre chirurgien car ils peuvent modifier la prise en charge. De très rares fistules par surinfection de la plaie opératoire peuvent survenir à distance nécessitant alors le plus souvent une réintervention.